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Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en allant voir The Creator, je n’en avais pas entendu beaucoup parlé. Quelle excellente surprise m’attendait!
Dans un futur pas trop lointain, l’humanité a développé l’intelligence artificielle à un point tel où les machines remplacent la majorité des tâches humaines. C’est une prémisse de base qui ne manque pas d’intéresser le spectateur dès le départ, car c’est exactement ce qui en inquiète plus d’un de nos jours où l’IA prend de plus en plus de place dans notre société. Le problème est qu’à un certain point, une explosion atomique est déclenchée sur Los Angeles et les États-Unis pointent du doigt les machines, pendant que la Nouvelle Asie continue de vivre en paix et en harmonie avec elles. S’ensuit évidemment un énorme conflit planétaire entre l’Ouest et l’Est.
À travers ce chaos historique, Joshua (l’excellent John David Washington qu’on a aussi pu voir dans Tenet), ancien espion pour le compte des États-Unis, tente de se remettre de la perte de sa femme lors d’une mission qui s’est mal passée. Malheureusement, son pays aura de nouveau besoin de lui pour retourner en Nouvelle Asie et détruire l’arme ultime que Le Créateur (Nirmata) a mis au point pour détruire le vaisseau destructeur de l’armée des États-Unis, NOMAD.
La réalisation de Gareth Edwards (auquel on doit aussi Rogue One) m’a marqué. Comment ne pas apprécier un film aussi savamment détaillé et respectueux de l’atmosphère entourant les affres de la guerre? Le réalisateur s’est clairement inspiré du film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola pour de nombreuses scènes, alors que l’univers de Blade Runner (autant celui de Rydley Scott que celui de Denis Villeneuve) teinte les rues des scènes urbaines. La musique, judicieusement choisie, y est aussi pour beaucoup. D’ailleurs, les machines imitant l’apparence des humains se nomment « Simulants », ce qui nous rappelle inévitablement les « Réplicants » de Blade Runner. On se sent en terrain familier et cette belle fusion des genres de ces grands classiques apportent une grande qualité artistique que j’ai considérablement appréciée.
Il sera intéressant de constater à quel point, dans le contexte du film, les intelligences artificielles semblent agir de manière plus « humaine » que les humains eux-mêmes, ce qui nous pousse à la réflexion. La majorité des humains dans ce film sont eux-mêmes « déshumanisés » et ne souhaitent que répandre la destruction pour mettre fin à la prolifération des IA (c’est littéralement une obsession pour eux). À l’inverse, les machines ont évolué pour simuler de plus en plus les émotions humaines, mais ça ne convainc pas l’Ouest : les machines sont des machines et elles ne peuvent ressentir. Adoptant d’abord ce point de vue, on apprécie beaucoup voir Joshua remettre progressivement en question ses propres valeurs.
The Creator était une superbe surprise pour moi et je ne peux que vous le recommander, particulièrement sur grand écran afin de bien profiter des éléments empruntés à Apocalypse Now et Blade Runner. N’hésitez pas à venir m’en parler si vous l’avez vu!
Toutes les images : ©Disney, press kit.
I wasn't sure what to expect when I went to see The Creator, as I hadn't heard much about it. What an excellent surprise awaited me!
In the not-too-distant future, humanity has developed artificial intelligence to the point where machines are replacing the majority of human tasks. It's a basic premise that doesn't fail to interest the viewer from the outset, because it's exactly what worries many of us these days as AI takes up more and more of our society's space. The problem is that, at a certain point, an atomic explosion is triggered over Los Angeles and the USA points the finger at the machines, while New Asia continues to live in peace and harmony with them. What follows, of course, is a huge planetary conflict between the West and the East.
Through this historical chaos, Joshua (the excellent John David Washington, also seen in Tenet), a former spy for the United States, tries to recover from the loss of his wife during a mission that went badly wrong. Unfortunately, his country will need him once again to return to New Asia and destroy the ultimate weapon that The Creator (Nirmata) has developed to destroy the U.S. military's destroyer ship, NOMAD.
The direction of Gareth Edwards (also responsible for Rogue One) left a lasting impression on me. It's hard not to appreciate a film so skilfully detailed and respectful of the atmosphere surrounding the horrors of war. The director clearly drew inspiration from Francis Ford Coppola's Apocalypse Now for many scenes, while the world of Blade Runner (as much Rydley Scott's as Denis Villeneuve's) colors the streets of the urban scenes. The music, judiciously chosen, also plays an important role. By the way, the machines that imitate the appearance of humans are called "Simulants", inevitably reminding us of Blade Runner's "Replicants". It feels like familiar territory, and this beautiful fusion of the genres of these great classics brings a nice artistic quality that I greatly appreciated.
It will be interesting to see how, in the context of the film, the artificial intelligences seem to act more "humanely" than the humans themselves, which gives us food for thought. The majority of the humans in this film are themselves "dehumanized" and only wish to spread destruction to stop the proliferation of AIs (it's literally an obsession for them). Conversely, machines have evolved to increasingly simulate human emotions, but this doesn't convince the West: machines are machines, and they can't feel. Adopting this point of view at first, we enjoy watching Joshua gradually question his own values.
The Creator was a superb surprise for me, and I can't recommend it highly enough, especially on the big screen where you'll enjoy the elements borrowed from Apocalypse Now and Blade Runner. Don't hesitate to tell me about it if you've seen it!
All images: ©Disney, press kit.